mercredi 7 décembre 2016

TEMOIGNAGE DE JEANNE D.

Lorsque j'ai appris que j'avais un cancer du sein, j'étais en panique totale et une thérapeute m'a dit:
  • "Il faut être acteur de sa guérison"
  • "Cette maladie, c'est l'opportunité de s'ouvrir, de prendre conscience de certains comportements et fonctionnements et de les modifier afin d'éviter une récidive."
Acteur de ma guérison et opportunité,
c'est devenu mon leitmotiv.

Acteur de ma guérison a consisté à me documenter (internet: site officiel sur le cancer, forums...), à questionner mon médecin traitant, mon gynécologue, amis et relations, pour me permettre de choisir, décider et programmer toutes les étapes de ma guérison. 

 A savoir:
1. Choisir mon traitement:
        a) Chirurgie
        b) Radiothérapie
        c) En parallèle, thérapie sur les mémoires corporelles
        d) Refus de l'hormonothérapie
2. Choisir la clinique où je voulais être opérée
3. Choisir le chirurgien qui me paraissait le plus compétent
4. Choisir l'équipe d'infirmières qui me prodiguerait les soisn post-opératoires à domicile
5. Choisir un accompagnateur pour aller à la clinique
6. Choisir une société d'ambulance pour me transporter le cas échéant
7. Choisir un hypnothérapeute pour me préparer pour l'intervention chirurgicale
8. Choisir où je ferais la radiothérapie et un radiothérapeute (seul médecin dont ce n'était pas mon premier choix car celui que je voulais n'était pas disponible)

J'ai demandé à mon médecin traitant de me donner la marche à suivre au fur et à mesure de l'avancement du traitement.

Je me suis fait une feuille de route jalonnée d'étapes. J'ai ainsi pu organiser et programmer tous mes rendez-vous en temps et en heure et autant que possible à ma convenance.

FEUILLE DE ROUTE:
Etape 1: j'ai constitué un dossier médical complet (échos, radios, résultats biopsie, scanner, IRM, scintigraphie) avant de voir le chirurgien
Etape 2: l'intervention chirurgicale
En amont, j'avais programmé une préparation mentale avec une hypnothérapeute dans l'optique que tout se passerait bien avant, pendant et après l'intervention.
Le jour de l'intervention, j'étais détendue et tout s'est très bien passé.
S'en est suivie une période de soins post-opératoires et de repos avant la radiothérapie.
Etape 3: la radiothérapie: 33 séances (quotidiennement sauf le week-end).
Etape très importante pour moi, physiquement et psychologiquement.
J'appréhendais la radiothérapie. De fait, j'ai très mal vécu la 1ère séance. Ma thérapeute en mémoires corporelles m'a alors appris à me préparer mentalement à recevoir les rayons.
Ce fut le début d'un long dialogue avec mon corps à qui j'ai demandé de coopérer. En contrepartie de quoi je me suis engagée à prendre soin de lui avant et après chaque séance (soins à base d'huiles essentielles, séances avec une thérapeute pour stopper les brûlures).
A deux ou trois reprises, j'ai fugitivement eu la "sensation" ou le sentiment que mon corps appréciait cette coopération.
Parallèlement, la thérapie que je suivais comportait un processus de deuil qui devait s'achever avec la dernière séance de radiothérapie.
Pour la circonstance, j'avais cloué au mur de ma chambre 33 petits papiers numérotés de 33 à 0. Un compte à rebours dont chaque séance de radiothérapie correspondait à un jour de deuil. Un petit papier enlevé, c'était un jour de deuil en moins.
En raison de la dimension psychologique, la 33ème et dernière séance fut vécue comme une délivrance: fin du deuil, fin de la radiothérapie.
L'événement fut dignement fêté au champagne.
La thérapie m'a permis, en prenant les bonnes décisions, d'enchaîner et de gérer dans les meilleures conditions les étapes suivantes: la reprise du travail mi-temps puis à temps plein, en étant toujours à l'écoute de mon corps.
Tout au long de ce parcours, j'ai voulu mettre en place tout ce qui pouvait me rendre la vie plus facile, plus confortable. Et c'est avec cette idée en tête que j'ai organisé et programmé l'ensemble de mes rendez-vous. J'ai voulu éliminer tout ce qui aurait pu me disperser, détourner mon attention du traitement de la thérapie et des soins.
Tous les rendez-vous, les transports, les temps d'attente devaient s'enchaîner de manière harmonieuse. Ainsi, j'étais satisfaite et sereine.
J'ai fait confiance à tous les intervenants que j'avais choisis.
Grâce à cette organisation, j'ai pu focaliser mon énergie et mes pensées toujours positives sur ce que j'étais en train de vivre jour après jour.
Cela m'a permis de sortir de la spirale de la peur, de l'incertitude et des émotions en dents de scie qui sont contre-productives. Même si certains jours ont été moins agréables, je n'ai rien subi car j'ai toujours eu le sentiment de participer activement à ma guérison.
Je précise également qu'en fin de traitement j'ai refusé l'hormonothérapie à cause des effets secondaires susceptibles d'altérer ma qualité de vie et d'induire d'autres cancers entre autres "désagréments".
Ce choix m'a valu l'hostilité temporaire de mon radiothérapeute qui à ses dires, s'il avait connu plus tôt ma décision, m'aurait prescrit de la chimio.
Bien m'en a pris de ne pas aborder ce sujet en début de traitement!
Mais il a dû accepter mon choix, car malgré la forte pression qu'il a exercée je n'ai pas flanché.
J'ai également modifié mes habitudes alimentaires. Je mange mieux et le plus sainement possible (j'ai banni la nourriture transformée avec des additifs chimiques...).
Pour terminer, j'ajouterai que ma thérapeute, mon médecin traitant, mon corps et moi avons formé pendant toute cette épreuve ce que j'ai appelé "une équipe gagnante".
Nous avons oeuvré tous les quatre, tout au long du processus de guérison, au travers de la thérapie, des soins, des conseils et des informations qui m'ont été prodigués et donnés sans compter.
Cette synergie a grandement contribué à maintenir en permanence mon moral au beau fixe.

Aujourd'hui je vais très bien.
Au terme de ce parcours, je peux dire que je m'étais programmée pour guérir.

Jeanne D. - Janvier 2016



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